"La lecture est une amitié" - Marcel Proust

Mardi 4 février 2014 [22:37]

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Titre
: Défendre Jacob
Auteur: William Landay
Genre: Thriller/policer







Quatrième de couverture: Depuis vingt ans, Andrew Barber est procureur adjoint de l'Etat du Massachusetts. Admiré par ses pairs, respecté de la communauté, il jouit d'une vie de famille heureuse avec sa femme Laurie et leur fils Jacob.
Quand un crime atroce secoue la quiétude de sa petite ville, son fils de 14 ans est accusé du meurtre. Andrew ne peut croire à la culpabilité de Jacob et va tout mettre en oeuvre pour prouver son innocence. Mais certaines révélations, surgies du passé, sèment le doute et menacent de détruire l'existence même d'Andrew. Acculé, il est confronté à un insoluble dilemme: loyauté ou vérité ?

Mon avis: Je viens de terminer ce livre à l'instant et waw ! Par quoi commencer ?
D'abord, je ne suis pas encore trop habituée aux triller/policier, je suis novice dans ce domaine et cela ne me déplaît pas. Je ne sais donc pas exactement comment cela se passe "d'habitude". Simplement ici, ce n'est pas une enquête, ne vous attendez donc pas à être trimbalé sur les lieux du crime, les mains dans le sang et à visiter le labo version NY police judiciaire ou les Experts. Non, ici c'est du thriller psychologique, je dirais. C'est beaucoup de dialogues, beaucoup d'interrogations. L'auteur n'a pas tout donné sur le crime et l'enquête. Et pendant le procès, on en apprendra guère plus. 
C'est l'accusé ici qui est mit en avant. Et toute sa psychologie.

On découvre aussi la détresse d'un père. (et d'une mère, plus effacée peut être. J'en parlerai plus loin.) Un père qui croit dur comme fer en l'innocence de son fils, malgré tout ce qui l'accable... Qui commettra peut être quelques fautes pour le protéger.
Je ne suis pas mère mais il y a forcément un moment où on essaie de se mettre à sa place. A nous, il peut tout nous arriver, mais à nos enfants...

La mère de Jacob, quant à elle, nous ne la découvrons pas assez. Je pense qu'elle aurait mérité d'être un peu plus présente, un peu plus creusée. En refermant mon livre, j'ai ce regret. De n'avoir pas plus connu cette mère. Cette relation qu'elle avait avec son fils.

Ce n'est que vers la fin du livre que ça a filé à toute vitesse. Le procès, dirigé d'une main de maître, nous emporte. Ce n'est évidemment pas encore là que j'aurais, ne serait-ce qu'imaginer avoir un quart du tiers des réponses à toutes mes questions, mais je ne suis pas déçue de la fin. 
J'ai vraiment adoré le procès. Riche en dialogues, rebondissements, même si encore une fois là, nous n'aurons pas droit aux détails croustillants du meurtre. 

Pour conclure, je sors d'un très bon moment de lecture encore et une belle découverte. Ce qui me donne de plus en plus envie de découvrir les thriller et policiers !

Merci mille fois à Fanny et aux éditions J'ai Lu pour cet envoi.

Prochaine lectureSauve moi, Guillaume Musso

Samedi 25 janvier 2014 [20:49]

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Titre
: Je reviendrai avec la pluie
Auteur: Takuji Ichikawa
Genre: Autobiographie







Quatrième de couverture: L'amour peut-il être éternel ? C'est ce dont est persuadé Takumi, homme maladroit et angoissé, qui doit élever seul son fils de six ans, Yûji, depuis la mort de sa femme, Mio. Une année est passée et, comme elle le lui avait promis, Mio réapparaît miraculeusement au premier jour de la saison des pluies. Mais celle-ci a tout oublié de sa vie avec son mari. Durant six semaines, comme suspendues dans le temps, Takumi va donc l'aider à démêler les fils de leur amour et, doucement, laisser naître une nouvelle histoire.

Mon avis: Takumi nous raconte, avec tout son amour et sa sensibilité l'histoire d'amour qu'il a vécu avec sa femme. Il a six semaines pour revivre toutes ses années de bonheur et raconter à Mio tout ce qu'ils se sont aimés.
Comme une seconde chance, retomber amoureux, avoir le droit de revivre une deuxième fois cet amour vrai et sincère. 
A travers ses mots, on vit l'histoire d'un couple, l'histoire d'une vie. C'est doux.

Mio est une jeune femme perdue, sensible, qui se laisse guider par son mari. Amnésique, elle n'a d'autre choix que de l'écouter et se laisser convaincre de qui elle est. En recherche d'identité, elle s'appuie beaucoup sur cet homme, qu'elle a aimé et qui semble lui vouer un amour infini. Elle le laisse lui raconter l'histoire. Takumi, lui, perdu entre le désir de la vérité et la protéger reste sur la défensive. Et leur petit Yûji, fruit de cet amour, qui est celui qui m'a le plus touchée, finalement.

Quelques traits de l'histoire auraient mérité d'être plus approfondis. Quelques répétitions rébarbatives ralentissent le récit mais rien de grave. Ainsi que quelques fautes, ce sont les quelques défauts que j'ai pu rencontrer mais pas de quoi gâcher ma lecture qui reste un bon moment de détente.

Une fin surprenante, quelque peu alambiquée mais finalement, ça colle très bien.

Merci mille fois à Fanny et aux éditions J'ai Lu !

Je rajoute que ce livre a été adapté au cinéma en 2004. (Be with you)
Titre original: Ima, ai ni yukimasi
Je vais évidemment essayer de le voir.

Prochaine lectureDéfendre Jacob, William Landay
 

Samedi 18 janvier 2014 [14:31]

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Titre
: Au pays des kangourous
Auteur: Gilles Paris
Genre: Contemporain









Quatrième de couverture: Simon, neuf ans, vit avec son père Paul, écrivain, et sa mère Carole, une femme d'affaires qui passe sa vie en Australie. Le jour où Paul est hospitalisé pour dépression, Simon voit son quotidien bouleversé.
Recueilli par Lola, sa grand-mère fantasque, il rencontre aussi l'évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets. A travers les songes qu'il s'invente, Simon va tâcher de mettre des mots sur la maladie de son père et de trouver des repères dans cet univers dont le sens lui résiste.

Mon avis: Je viens de terminer ce livre et j'en ressors toute chamboulée. Sûrement parce que peut être que sans une charmante dame, je serai passée à côté de ce bijou. Mais aussi pour la qualité de ce livre, tout simplement.

C'est Simon, du haut de ses neuf ans qui nous raconte l'histoire, son histoire. Avec un "humour" déconcertant pour un sujet aussi grave. Humour est entre parenthèse parce que pour nous, les adultes, c'est le mot approprié. Pour Simon, c'est sa vision des choses, avec toute sa naïveté et sa sensibilité d'enfant, perdu au milieu de ce monde impitoyable. Dans cette tranche de vie, il essaye de comprendre la maladie de son papa que les grands appellent dépression. L'absence d'une mère. Et Lily. Et à travers ses mots, on découvre un petit garçon meurtri mais plein de bon sens et qui, grandit, au fil du récit.
Simon nous raconte parfois ses rêves, qui traduisent son inconscient et le laissent s'exprimer d'une autre façon. C'est à travers eux qu'on sent l'évolution des choses et surtout la maturité du gamin. Parce qu'il essaie de s'en sortir, de protéger son père et sa grand-mère.

Jusqu'à arriver à la fin de l'histoire, je ne comprenais pas le titre. Plutôt quel rapport. Mais c'est à la toute fin qu'il prend tout son sens.

Tous les sujets graves sont traités avec délicatesse, tendresse et sensibilité. Le choix du narrateur par l'auteur a été plus que crucial et il a fait de son livre une douceur infinie.

Les choses se font simplement, c'est la vie, le court des choses. On tâtonne, on essaie de comprendre avec Simon le pourquoi du comment, on s'invente des protections, comme lui jusqu'à ce que les choses se finissent bien.
"Parce que si tout va mal, c'est que ça n'est pas encore la fin de l'histoire" ...

Et je ne pouvais pas terminer cette critique sans vous offrir des passages bien choisis du livre qui restera sur ce ton jusqu'à la toute fin.

Extraits:

Première page: "Ce matin, j'ai trouvé papa dans le lave-vaisselle. En entrant dans la cuisine, j'ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d'hier soir.
J'ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans. Il m'a regardé comme le chien de la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout coincé de partout. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans: il est grand, mon papa.
J'en ai oublié mon petit déjeuner. Je ne savais pas quoi faire. Maman était repartie au pays des kangourous et, à chaque fois qu'elle voyage, elle nous demande de pas la déranger à cause du décalage horaire. Quand elle est dans le salon, avenue Paul-Doumer, elle ne veut pas qu'on la dérange non plus à cause du livre qu'elle lit, même si ce n'est pas un livre que papa a écrit. Ou alors elle parle à une copine sur son portable et elle fait un geste de la main comme si elle chassait une mouche ou un moustique, sauf que la mouche ou le moustique, c'est moi ou papa. On tourne autour, mais on ne sait pas trop comment l'approcher. Et puis des fois qu'il viendrait l'idée à maman l'idée de nous écraser entre ses mains... Elle n'embrasse ni papa ni moi. Elle nous éloigne avec ses gestes et le pays des kangourous.
"

"Papa relève la tête, sa cache la figure avec ses mains et pleure à grand bruit sans s'arrêter. J'ai peur. Même dans les films catastrophes que j'adore, quand le héros perd la femme qu'il aime et tous ses copains, jamais il ne pleure autant. J'espère que ce n'est pas à cause de moi. J'ai bien rangé ma chambre, mon bulletin n'est pas trop mauvais, je ne fais plus pipi au lit et je n'ai pas non plus fumé la cigarette que me tendait Jérémy, hilare. Ca ne sentait pas bon et je n'en ai pas parlé à papa. Peut être l'a-t-il appris..."

Merci mille fois à Fanny et aux éditions J'ai lu de m'avoir fait découvrir cette merveille..

Prochaine lectureJe reviendrai avec la pluie, Takuji Ichikawa

Samedi 11 janvier 2014 [17:46]

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Titre
: Une vie entre deux océans
Auteur: Margot L. Stedman
Genre: Contemporain








Quatrième de couverture: Libéré de l'horreur des tranchées où il a combattu, Tom Sherbourne, de retour en Australie, devient gardien de phare sur l'île de Janus, une île sur les Lights, sauvage et reculée. A l'abri du tumulte du monde, il coule des jours heureux avec sa femme Isabel; un bonheur peu à peu contrarié par l'impossibilité d'avoir un enfant.
Jusqu'à ce jour d'avril où un dinghy vient s'abîmer sur le rivage, abritant à son bord le cadavre d'un homme et un bébé sain et sauf. Isabel demande à Tom d'ignorer le règlement, de ne pas signaler "l'incident" et de garder avec eux l'enfant. Une décision aux conséquences dévastatrices...

Mon avis: Je termine ce livre en quatre jours. J'ai littéralement été aspirée et remuée par cette histoire.
Le livre commence sur la découverte du dinghy avec le cadavre de l'homme et cet enfant.. Puis nous revenons "en arrière" où l'histoire d'Isabel et Tom nous est racontée. L'arrivée de cet enfant va bouleverser à jamais la vie des deux amoureux... 

Le style est fluide, les chapitres sont courts, pas toujours bien découpés mais peu importe, pardonnez ma psychorigidité. On passe vite outre et on est emporté. Le livre ne se lâche pas.
Tout peut arriver alors on se fait des films jusqu'à la vraie version. Et on se rend compte combien tant de vies peuvent être mises à mal. Les conséquences d'un tel acte qui paraît égoïste. Et les coïncidences, les quiproquos, les détails dramatiques s'accumulent.
Je n'ai jugé personne, parce qu'on a pas le droit, parce que ce sont des choses trop fortes et personne ne sait comment il aurait réagi dans ce cas mais on se met à la place de. On comprend, on comprend pas, on pardonne, on s'indigne, on souffre. Et tout ça à la fois.

Il n'y a rien de lourd, rien de léger. C'est un thème dramatique traité sans opinions.

Je rajouterai que j'ai été agréablement surprise par la couverture. Ce ne sont pas des détails qui m'importent mais c'est toujours plus agréable.

Je remercie les éditions Stock ainsi que Livraddict de m'avoir offert ce livre qui était dans ma wish, un vrai bijou.

Prochaine lecture: Au pays des kangourous, Gilles Paris

Vendredi 20 décembre 2013 [15:52]

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Titre
: Punk's not dead
Auteur: Anthelme Hauchecorne
Genre: Fantastique/Nouvelle









Quatrième de couverture: A quoi l'apocalypse ressemblerait-elle, contée par un punk zombi ?
Qu'adviendrait-il si le QI des Français se trouvait d'un coup démultiplié ? Un grand sursaut ? Une nouvelle Révolution, l'an 1789 version 2.0 ?
Est-il bien sage pour un succube de s'amouracher d'un simple mortel ?
Les gentlemen du futur pourront-ils régler leurs querelles au disrupteur à vapeur, sans manquer aux règles de l'étiquette ? Et si La Mort s'accordait un repos mérité ?

Mon avisPunk's not dead est un recueil de nouvelles grinçantes, au ton décalé. C'est du politiquement non correct et on se plaît à s'imaginer dans un monde où tout serait différent. Où les règles seraient dépassés, où les limites seraient reculées, où d'autres personnages prendraient possession d'un monde qui tourne déjà pas rond.
Je pense à présent pouvoir reconnaître la plume d'Anthelme Hauchecorne parmi tant d'autres. Ce ton noir, cet humour particulier, franc qui fait que l'on ne peut qu'aimer au moins la forme si ce n'est le fond.
Toutes ses nouvelles sont suivies par un genre de backstage où l'auteur nous explique le pourquoi du comment, où et pourquoi il a voulu en venir là. Pourquoi ce texte, pourquoi comme ça ? C'est l'histoire de ses histoires.
Et toujours cet esthétisme, ces belles images et ces symboles qui rendent la lecture tellement plus agréable.

Merci encore une fois à Anthelme Hauchecorne pour sa confiance et m'avoir envoyé ce livre afin de continuer à découvrir son univers.
J'ai beaucoup apprécié notre échange à propos d'Âmes de verre.

Prochaine lectureUne place à prendre, J.K. Rowling
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