"La lecture est une amitié" - Marcel Proust

Samedi 19 mars 2016 [16:53]

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Titre
: Dors, demain ça ira mieux
Auteur: Lucie Monnac
Genre: Témoignage








Quatrième de couverture: À 18 ans, Lucie est une jeune femme comme tant d’autres, avec une joyeuse bande d’amis, un amoureux attentionné et une vie de lycéenne qui lui plaît. Un an plus tard, la voilà internée dans un établissement psychiatrique, soumise à un lourd traitement, coupée du monde. Un événement difficile, une crise de détresse aiguë et l’impuissance de l’entourage l’ont précipitée dans les mains de « professionnels ».
 
À ses parents, on dit de ne surtout s’occuper de rien. « Maniaco-dépressive », « bipolaire », « schizophrène » : les diagnostics se succèdent sans se ressembler, hors leur caractère incurable décrété par les médecins. Durant trois ans, Lucie va dépérir seule derrière ces murs, avaler des psychotropes par poignées, subir des électrochocs, mais aussi la démence ordinaire des autres pensionnaires, l’inhumanité d’une partie du personnel, l’absence totale d’écoute, amicale, familiale et surtout « médicale ».
 
Un jour, Lucie a réussi à sortir de cet engrenage… Elle a aujourd’hui 31 ans, une petite fille de 4 ans, et travaille dans un lycée comme employée de vie scolaire, aidant les élèves en situation de handicap à suivre un cursus normal. Elle a écrit ce livre parce que d’autres n’ont pas eu cette chance et qu’il est grand temps que les choses changent.
 
Mon avis: Je savais qu'en lisant ce témoignage, j'allais ressentir plein de choses. J'ai lu cette histoire avec un oeil professionnel, bien sûr. Tout en laissant parler mes émotions.

Lucie Monnac a décompensé à l'âge de 18 ans, pour une raison que vous ne tarderez pas à connaître. S'en est suivi 3 ans d'internement en hôpital psychiatrique.
Ce livre, c'est son histoire. Son ressenti durant ce long voyage qui l'a conduite jusqu'en enfer. C'est la perte de son identité, de sa famille et de son entourage. Mais c'est aussi toute sa reconstruction.

Lucie Monnac nous livre son parcours sans nous épargner. Tout ce qu'elle a vécu aussi bien physiquement que psychologiquement. Et oui, c'est dur. Pour la première fois, j'ai été mise à la place du patient et même si on s'imagine bien tout ce que cela peut engendrer, là, c'était bel et bien réel.

L'auteure est une femme combattante qui a su faire abstraction des parasites et se concentrer sur l'avenir. Le plus dur, dit-elle, a été l'isolement et la solitude. Parce qu'une fois étiquetée "psy", on n'en sort pas et tout le monde vous tourne le dos. Parce que la maladie mentale fait peur.

J'ai trouvé ce livre très touchant. On plonge avec elle dans les coulisses de la psychiatrie. Mais ce livre, c'est aussi de l'espoir. Parce que même si la psychiatrie l'a poursuivi longtemps, parce qu'elle était ancrée dans son passé, elle a réussi à se reconstruire et s'en sortir.
Un livre dont on ne sort pas indemne et que je conseillerais à tous les gens du milieu ou que la psychiatrie intéresse.

Je ne lis que rarement les remerciements. Mais là je l'ai fait. La fille de l'auteur s'appelle Emma et dans sa dernière phrase elle lui dit:
Je t'Emma la folie !
Comprendra qui voudra...
 
Prochaine lectureLa fille du froid, Rupert Thomson
Par c'era una volta le Lundi 21 mars 2016 [12:07]
La décompensation est un truc qui fait peur. J'ai vu une personne de mon entourage très proche le vivre (et heureusement en revenir). C'est extrêmement déstabilisant, déroutant et effrayant. Oui la maladie mentale fait peur. Sans doute à cause de tout ce qu'elle véhicule d'interrogations et de sentiment d'impuissance face à elle (je parle du côté non professionnel).
Tout cela m'intéresse, depuis longtemps. Un titre que je retiens. Merci de nous l'avoir présenté.
Par de-pages-en-pages le Lundi 21 mars 2016 [19:57]
Celui-çi je me le note !!! Il me tente énormement. Comme toi je pense que malgré mon œil de professionnelle, je saurais le lire avec empathie.
Par uineniel le Lundi 15 août 2016 [14:20]
J'aurais lu ça avant...avant mon internement, là ça remuerait trop de mauvais souvenirs. Et pourtant je suis tentée.
 

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