"La lecture est une amitié" - Marcel Proust

Lundi 28 novembre 2016 [18:53]

http://a-livre-ouvert.cowblog.fr/images/Chronique2/81n3FkPwlL.jpg









Titre
: L'écorchée
Auteur: Donato Carrisi
Genre: Thriller








Quatrième de couverture: Sept ans après s'être mesurée au Chuchoteur, Mila Vasquez travaille aux Limbes, le département des personnes disparues. Incapable d'éprouver la moindre émotion et portant dans sa chair la marque des ténèbres, Mila excelle dans la recherche de ceux qui, un jour, se sont évanouis dans la nature. Elle seule ne peut oublier ces « victimes potentielles d’homicides ». Soudain, l’un d’eux réapparaît... et tue. Un à un, ceux dont les portraits ornent les murs des Limbes, reviennent, transformés en assassins. Epaulée par l’agent spécial Simon Berish, expert en interrogatoires et féru d’anthropologie, Mila devra échafauder une hypothèse convaincante, solide, rationnelle. Une « hypothèse du mal ».
 
Mon avis: Quoi de plus naturel pour l'être humain avant la lecture d'une suite d'être dans l'attente, la confirmation... Et après, la comparaison...

Sept ans se sont écoulés depuis l'affaire du Chuchoteur. Nous retrouvons Mila, qui a joué un rôle important dans cette affaire. J'étais contente de la retrouver, je m'étais attachée à elle dans le premier tome et je voulais en savoir plus sur elle et comment elle allait évoluer.
Ici ce sont les victimes qui deviennent des tueurs. Il va donc falloir arrêter ces massacres et surtout savoir pourquoi se sont-ils tous réveillés...

Je ressors plus que mitigée par cette lecture. Après avoir été complètement emballée par le premier, je me demandais de quoi et jusqu'où était capable d'aller Carrisi. Je m'attendais à en avoir plein les yeux.
Le récit commence avec un pavé jeté dans la mare. Grosse tension, gros suspens... Et c'est parti mon kiki ! On se dit que ça va monter crescendo, que tout va tourner autour de ça et que quand la vérité va éclater, tous les liens et hypothèses mis bout à bout vont se connecter, faire tilt et ça va exploser ! Et bien ... Ce n'est pas tellement le cas. On oublierait presque cette situation de départ, on part sur autre chose et puis oui, on y revient et on tire les ficelles de tout ça mais ... pffft, ça redescend comme un soufflet et on est déçu que ça ne soit "que ça". Du coup je n'ai pas trouvé l'intérêt à cette mise en scène. Présente ou pas, ça aurait été la même chose.

Autrement, l'enquête est plus lente, moins tordue et avec beaucoup moins de tension que dans le précédent tome. Honnêtement, je m'attendais à autre chose. Un truc plus grandiose, à la hauteur de ce qu'il nous avait servi en entrée. Le fond partait d'une idée originale et intéressante. Mettre sur le devant de la scène les victimes qu'on oublie facilement. Une enquête complexe tout de même, appliquée et pensée. Mais loin de la manipulation et de la surprise qu'avait provoqué Carrisi précédemment.

Peu d'évolution dans les relations entre les personnages et les personnages eux-mêmes. Sauf Mila qu'on suit un peu plus dans la continuité du premier tome.
Des petits nouveaux qui font leurs effets et qui amènent leurs pierres à l'édifice.

Egalement peu de clins d'oeil et de corrélation avec la première histoire. Disséminés ça et là, on a presque l'impression que l'auteur ne savait pas comment les introduire. À l'instar de la finalité de cette scène primaire qui arrive comme un cheveu sur la soupe.

Ce deuxième volet ne m'a pas plus emballée que ça. J'ai trouvé peu d'originalité, on nous ressert les mêmes coups. Avec moins de tension, de suspens et de rebondissements alors forcément... tout a un goût bien amère.
Mais peut être que ce tome n'était que le plat de résistance avant un bon dessert chocolaté comme on les aime. En tous cas, s'il y a une suite et fin, je la lirai volontiers. Suite au prochain épisode donc... !
 
Prochaine lectureN'oublie pas les oiseaux, Murielle Magellan

Jeudi 24 novembre 2016 [0:09]

http://a-livre-ouvert.cowblog.fr/images/Chronique2/71jqy9WoGdL.jpg









Titre
: Quel beau métier vous faites !
Auteur: William Réjault
Genre: Témoignage








Quatrième de couverture: " - Quel beau métier vous faites !
 
Cette phrase-là, je l'ai entendue plus d'une fois en service. J'enfile ma blouse, je suis votre infirmier. Je vous vois nu, je vous vois souffrir, parfois j'écoute ces secrets que vous n'auriez jamais racontés à vos proches. Je suis à votre service, dévoué et compréhensif. Depuis des années, je note des souvenirs, des rencontres, quelques mots griffonnés sur les corps que j'ai croisés, ces rires et ces pleurs, des blessures qui ne partiront pas et des sourires qui me réjouissent encore...

Quel beau métier je fais, oui, laissez-moi vous en parler.
"
 
Mon avis: William Réjault était infirmier. Dans ce livre grinçant, parfois même dérangeant, il raconte avec un humour noir son quotidien. Dans ses différents services rencontrés, au fil de ses patients hors normes et de ces médecins tordus. Il se fait le porte-parole de tous les infirmiers. Parce qu'il s'agit bien de ça, un phénomène de société propre à notre profession. Parce que tout le monde croit que porter la blouse blanche c'est devenir un super héros et laisser de côté notre vraie personnalité, l'être humain qui sommeille en nous ressort parfois dans toute sa noirceur et ses erreurs. 
Il nous montre ici sa capacité à tourner en dérision les incohérences du métier. Il nous livre ses rencontres, tantôt attendrissantes, tantôt humiliantes, tantôt horripilantes. Il nous confie sans ménagement ses frasques, que monsieur tout le monde prendrait pour de la maltraitance mais dont nous sommes obligés de faire preuve pour nous détacher, nous protéger et parce qu'à force de maltraitance de la part de notre chère institution, nous le devenons aussi, malgré nous. Alors même qu'il dépasse les bornes éthiques, il ose parler de manière décomplexée de ces faits réels qui parasitent notre travail et nous empêchent parfois d'être des êtres moraux.
Il nous décrit avec cynisme et justesse toutes les situations absurdes dans lesquelles il s'est retrouvé et comment, à sa façon à lui, il s'en est sorti et protégé. Parce que même si cela fait sourire, c'est notre réalité à nous, soignant, qui devons encaisser et faire preuve de professionnalisme.
 
Son application à se mettre à la portée de n'importe quel individu en fait un récit de société. Il ne sera sans doute pas jugé et perçu de la même manière que l'on soit du côté soignant ou patient mais il est authentique, sans barrage ni retenu.
Il nous parle aussi de ses approches différentes en fonction de la population fréquentée. Là où les uns seront rejetés, les autres seront adorés.
 
Il existe un déséquilibre du rythme, de style, de thèmes et d'idées dans le contenu des anecdotes évoquées, qui donne lieu à des ascenseurs émotifs et la naissance de sensations contradictoires. Mais c'est ainsi qu'il balaye toute la richesse de notre vécu et l'incongruité de nos actions.
 
Ce livre, j'aurais pu l'écrire. Parce qu'on s'est tous retrouvé confronté à ça à un moment donné de notre carrière. Et même si je n'exerce pas depuis 20 ans, j'en ai déjà vu des vertes et des pas mûres. Il dénonce parfaitement l'enfer de notre métier. Ecrit en 2008, ce récit reflète les dérives du monde paramédical qui s'aggrave de jour en jour.
En cette période particulièrement difficile pour moi, il m'a fait beaucoup de bien. Je relativise et déculpabilise de ressentir tous ces sentiments négatifs en moi. Je n'ai jamais autant ri jaune. Je ne me suis jamais autant vue à l'oeuvre. Je me sens moins seule dans cette galère sans nom qui va durer plus de 40 ans.
 
Parce qu'être infirmier c'est être un héros, c'est devenir un perroquet, c'est se découper en cinq, c'est devenir papa et maman, c'est développer un pouvoir hors norme à supporter l'insupportable. Nous n'en restons pas moins des êtres humains pourvus d'un besoin primaire de bienveillance. 
C'est la maltraitance institutionnelle, la non reconnaissance et le manque de moyens qui nous font devenir des automates inhumains.
 
Et parce que ce livre a aussi une fin. Effroyable et glaçante. Elle nous raconte l'homme, l'auteur, qui dans un dernier cri se dévoile et fait tomber ses dernières barrières.
Parce qu'on m'a dit un jour : « On ne sait peut être pas pourquoi on est devenu infirmier, mais il y a toujours une raison. » Cette phrase prend tout son sens ici.
 
Prochaine lectureL'écorchée, Donato Carrisi

Mardi 22 novembre 2016 [19:36]

http://a-livre-ouvert.cowblog.fr/images/Chronique2/couv58476201.jpg









Titre
: Souviens-toi de demain
Auteur: Vanessa Caffin
Genre: Thriller







Quatrième de couverture: À la suite d’une agression, Charlie Longe se réveille à l’hôpital, totalement amnésique. Non seulement elle a tout oublié de son passé, mais elle est incapable d’enregistrer de nouveaux souvenirs. Pour ne pas perdre le fil des événements, elle tient un journal. Déterminée à reconstruire le puzzle de sa vie, la jeune femme part en quête de la vérité, avec ses notes comme seule boussole ainsi que le badge d’une agence de publicité où, apparemment, elle travaillait avant son accident. Mais tout sonne faux. La voilà saisie d’une affolante paranoïa, d’autant plus que son entourage paraît s’acharner à brouiller les pistes. Charlie le sait, elle ne peut se fier à personne…
 
Mon avis: Ce livre m'avait intrigué car sa quatrième ressemblait fortement à celle d'Avant d'aller dormir de Watson. J'avais peur de retrouver les mêmes choses. Alors même si la forme reste la même, le fond est largement intéressant.

Charlie est victime d'une agression et se réveille totalement perdue et amnésique sur un lit d'hôpital. Mais comme si cela ne suffisait pas à sa peine, chaque jour, c'est l'éternel recommencement puisqu'à chaque fois qu'elle s'endort, elle laisse ses maigres souvenirs derrière elle. Pour parer au problème, rien de mieux que de tenir un carnet...

Dès le début nous assistons à l'agression. Nous connaissons l'identité de l'agresseur. Nous savons en fait dès le début qui sont potentiellement les "gentils" et les "méchants". Mais rien n'est gâché puisque le doute s'installe quand même. Maintenant sur nos gardes, nous avançons pas à pas.
Le récit démarre sur un gros quiproquo qui va entraîner notre héroïne sur une mauvaise piste mais qu'elle va suivre bec et ongles puisqu'elle n'a que ça pour se raccrocher. Persuadée que c'est la bonne, celle-ci va en fait l'envoyer directement dans la gueule du loup. 
Bien sûr, il y a les gentils électrons qui gravitent autour d'elle mais sait-on jamais.

Charlie s'acharne à rétablir la vérité. Elle est en quête de son identité mais rien n'est simple et un être maléfique est bien décidé à brouiller toutes les pistes.
Mais notre quête à nous n'est pas celle de savoir qui sont les bons et les mauvais puisque tout se joue devant nous. Mais c'est la façon dont se met en place toute cette machination perverse autour d'elle et où chacun veut tirer les ficelles de son parti. 
L'histoire se lit plus pour le contenu malsain, la psychologie de l'agresseur psychopathe et l'ambiance induite par l'écriture de l'auteure que pour sa fin qui ne sera pas explosive mais dans la continuité de l'esprit du roman.

Sans répétitions inutiles, ce roman est aussi rapide qu'efficace et ravira les lecteurs intrigués par le thème.
 
Prochaine lecture: Quel beau métier vous faites ! William Réjault

Jeudi 17 novembre 2016 [6:03]

http://a-livre-ouvert.cowblog.fr/images/Chronique2/513RTwWgfL.jpg







Titre
: La liste
Auteur:  Siobhan Vivian
Genre: Jeunesse








Quatrième de couverture: Une tradition odieuse sévit au lycée de Mount Washington : tous les ans, une semaine avant le bal de début d'année, une liste est placardée dans les couloirs. Personne ne sait qui établit cette liste. Et personne n'a jamais réussi à empêcher qu'elle soit publiée. Invariablement, chaque année, la plus belle et la plus laide des troisièmes, des secondes, des premières et des terminales sont désignées. 8 filles en tout. 8 filles qui se retrouvent sous les projecteurs impitoyables du lycée. 8 filles qui vont voir leur vie brusquement changer... pour le meilleur ou pour le pire ?
 
Mon avis: "Petit" livre jeunesse dont la quatrième de couv' me plaisait bien...

Chaque année, une semaine avant le bal de la rentrée, une liste est placardée dans tout le lycée de Mount Washington. Cette liste, personne ne sait qui l'instaure mais elle désigne les quatre filles les plus moches et les quatre filles les plus belles des classes de troisième, seconde, première et terminale. Huit filles au total qui se retrouvent sous les projecteurs et qui vont devoir passer leur année en faisant avec...

Le livre se déroule sur toute cette semaine avant le bal. Du moment de la découverte de La liste, jusqu'au bal en lui même.
On suit en aparté la petite vie lycéenne de ces huit filles désignées. Bien sûr, certaines se croisent.

Bon et bien, je n'ai pas tellement apprécié ma lecture et pour plusieurs raisons.
Beaucoup trop de personnages, beaucoup trop de situations et on s'y perd. On n'apprécie plus tellement. Peut être que je n'étais pas assez concentrée, peut être que mon état d'esprit du moment n'était pas favorable... Toujours est-il que je n'ai pas réussi à embarquer dans le wagon et que je ne me suis pas du tout attachée aux personnages et à leurs aventures.

Aussi, j'espérais des situations plus profondes, plus en rapport avec cette histoire de liste. Ici, on reste en superficie malgré des personnages appliqués. Je pensais que chacune allait vivre une semaine particulière grâce ou à cause de cet élément. Que chacune allait retirer un bénéfice ou au contraire, un préjudice. Je n'ai pas tellement ressenti ça.

La liste est reléguée au second plan alors que j'aurais préférée qu'elle soit le fond de l'histoire et que tout parte de là.

Même si une semaine, ça fait court, il aurait quand même se passer un tas de choses.

Un livre qui était bien parti pourtant, sur une idée originale mais pour lequel je suis passée totalement à côté. Déçue de pas avoir su capter l'histoire et les personnages... Dommage !
Et sans parler de la fin qui est... ridicule.
 
Prochaine lecture: Souviens-toi de demain, Vanessa Caffin

Mardi 15 novembre 2016 [17:11]

http://a-livre-ouvert.cowblog.fr/images/Chronique2/91IBqfEu0NL.jpg









Titre
: Amelia
Auteur: Kimberly McCreight
Genre: Thriller








Quatrième de couverture: À New York, Kate élève seule sa fille de 15 ans, Amelia. Très proches, elles n'ont pas de secrets l'une pour l'autre. Jusqu’à ce matin d'octobre, où elle reçoit un appel du lycée qui lui demande de venir de toute urgence.
Elle ne reverra plus jamais Amelia : celle-ci a sauté du toit de l'établissement.
Rongée par le chagrin, Kate plonge dans le désespoir et l’incompréhension. Pourquoi une adolescente en apparence si épanouie s’est-elle donnée la mort ? Mais un jour, Kate reçoit un SMS anonyme qui remet tout en question : « Amelia n'a pas sauté. » Obsédée par cette révélation, elle s'immisce dans la vie privée de sa fille et découvre, à travers les réseaux sociaux, les mails et les SMS d’Amelia, une réalité terrible, un véritable monde parallèle qu’elle n’aurait jamais pu imaginer.
 
Mon avis: Cela faisait longtemps que  je voulais lire un livre qui dénonce le fléau dont on n'entend malheureusement de plus en plus parler: La violence scolaire et les dangers des réseaux sociaux. C'est réussi !

Amelia a 15 ans lorsqu’elle saute du toit de son établissement scolaire. Kate, sa mère, est appelée en urgence à son travail et ne la reverra jamais.
 
Le récit s’ouvre sur le drame puis on revient, grâce à la voix d’Amelia sur tous les événements qui ont précédés son acte.
 
Kate et Amelia nous racontent leur histoire en alternance, ce qui donne un effet d’écho entre la mère et la fille. Les découvertes de Kate sont explicitées dans les chapitres suivants lorsqu’Amelia reprend vie pour nous raconter ce qu’elle vivait auprès de ses camarades. Et tout ce qui s’est passé jusqu’à ce fameux jour de la catastrophe.
 
D’un côté, Amelia et son environnement scolaire, où tout est réuni pour semer le doute et le chaos. Une meilleure amie qui semble fidèle mais de laquelle on se méfie. Son entrée dans le club des Magpies. Des camarades tortionnaires qui la poussent à aller jusqu’au bout de ses limites. Un ami mystérieux dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’il soutient Amelia malgré tout.
On sent cet engrenage se mettre en place petit à petit et dans lequel elle s’enfonce, sans rien pouvoir y faire, jusqu’au point de non-retour. On assiste, impuissant, à sa descente aux enfers.
On aurait tendance à juger et à se demander pourquoi et comment elle en est arrivé là. Mais face à ce récit d’une telle vraisemblance, on imagine sans mal qu’à l’âge de la naïveté, elle ait pu se retrouver dans une telle situation.
 
De l’autre côté, sa mère, qui, désespérée, tente de comprendre le geste irréversible de sa fille et fouille dans sa vie privée à partir de son téléphone portable, son compte facebook et ses mails.
Mais il y a aussi le premier sms que reçoit Kate et qui remet en doute le suicide de sa fille pour qui tout semblait aller pour le mieux.
"Amelia n'a pas sauté."
 
On sent tout le désespoir et la culpabilité de cette mère qui se rend compte qu’elle ne connaissait pas sa fille aussi bien qu’elle le croyait et qui doit parallèlement faire face au deuil de cette fille unique.
 
Ce récit soutenu nous réserve une fin qui arrive encore à nous surprendre même si nous avons eu le temps d’explorer tous les scénarios possibles.
 
Un livre tout en tension qui promet pour la suite de Kimberly McKreight.
 
Prochaine lectureLa liste, Siobhan Vivian
Créer un podcast