"La lecture est une amitié" - Marcel Proust

Mardi 2 octobre 2018 [15:01]

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Titre
: Le malheur du bas
Auteur: Inès Bayard
Genre: Drame









Quatrième de couverture: Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol.
 
Mon avis: Première participation aux matchs de la rentrée littéraire 2018 organisés par Price Minister. Première découverte.
J'avais choisi ce livre en deuxième choix sur trois et ce fut une très belle surprise.

Marie est heureuse en ménage. Mariée à Laurent, ils ont décidé d'enfin construire leur famille. Mais Marie est victime d'un viol.
Et c'est le drame.

Ce drame va bouleverser la vie de Marie. Sa vie de femme. Sa vie d'épouse. Sa vie de future mère. A travers ses yeux, nous suivons toutes les répercussions que ce traumatisme va engendrer au sein de son couple et dans son image de soi.

L'écriture est percutante, les mots sont forts et l'auteur nous parle sans tabous. Quitte à pousser les faits et ses réflexions dans l'indicible. On bascule dans l'horreur avec Marie. On voit sa vie s'effondrer et partir dans un engrenage dont il sera difficile de s'extraire...
Les conséquences de ce viol sont racontés sans détours. C'est dérangeant, l'auteure va très loin dans ses propos et les actes de notre héroïne.

Et parce qu'il y a une histoire de fond, une trame, au delà du viol, ce sont d'autres vies qui vont être détruites.
Aveuglé autant qu'elle, on perd la capacité de raisonnement et de discernement. Le rationnel passe au second plan et on fonce tête baissée dans l'angoisse et l'affolement.

Le dénouement était sous nos yeux. Mais emporté par la douleur, le chagrin et la fatalité nous n'y avons vu que du feu.
C'est un roman magistralement sombre et violent.

Ce récit m'a largement rappelé Chanson douce dans la gravité de l'histoire, l'intensité de l'écrit et la puissance des mots.

Merci à Price Minister / Rakuten de m'avoir permis de découvrir ce roman de la rentrée littéraire 2018.
 
Prochaine lecture: Le moulin du loup, tome 1, Marie-Bernadette Dupuy

Samedi 28 avril 2018 [17:31]

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Titre
: L'enfant du parc
Auteur: Philippe Routier
Genre: Drame










Quatrième de couverture
: Juliette, une jeune femme en mal d’enfant, rencontre Thomas, un garçon de 6 ans abandonné dans un jardin public. Elle décide alors de l’emmener avec elle en dépit des avertissements de son amie Marion et des recherches entamées par la police pour le retrouver. La présence de cet enfant chamboulera son existence et celle de ses proches : de son père qui cherche à la protéger, à son ex-copain qui se prend d’affection pour le petit orphelin.
 
Mon avis: Cela faisait un moment que je voulais lire ce livre. Encore un petit livre efficace qui détend le temps de la lecture.

Juliette aperçoit Thomas au loin. Cet enfant de 6 ans pleure et a l'air d'être seul. N'ayant jamais connu la maternité, Juliette emmène Thomas avec elle. Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'elle va bouleverser tout le petit monde qui gravite autour d'eux.

Alors que je pensais que tout le livre tournerait sur la vie de Thomas avec Juliette, en un peu plus de 200 pages, il a fallu être plus prolifique que ça. Du coup pendant ce court récit, on englobe la vie de Thomas avant sa rencontre avec Juliette, sa vie avec elle et son futur. Et on se rend vite compte que Thomas a bouleversé plus d'une vie.
C'est touchant de voir à quel point son entrée dans les existences de chacun a modifié le court des choses. Et puis, il faut dire ce qui est, le monde est petit. Les liens se font et se défont. Chacun évolue ensuite...
 
C'est un petit livre tendre, bien mené qui aborde plusieurs thématiques intéressantes notamment l'abandon, la reconstruction, le désir d'enfant et les difficultés du couple. Mais tout est bien qui finit toujours bien.
 
Prochaine lectureTa deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une, Raphaëlle Giordano

Mercredi 18 avril 2018 [22:23]

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Titre
: Marion, 13 ans pour toujours
Auteur: Nora Fraisse
Genre: Drame / Témoignage








Quatrième de couverture: "Marion, ma fille, le 13  février 2013, tu t’es suicidée à 13 ans, en te pendant à un foulard, dans ta chambre. Sous ton lit en hauteur, on a trouvé ton téléphone portable, attaché au bout d’un fil, pendu lui aussi pour couper symboliquement la parole à ceux qui, au collège, te torturaient à coups d’insultes et de menaces. J’écris ce livre pour te rendre hommage, pour dire ma nostalgie d’un futur que tu ne partageras pas avec moi, avec nous. J’écris ce livre pour que chacun tire les leçons de ta mort. Pour que les parents évitent à leurs enfants de devenir des victimes, comme toi, ou des bourreaux, comme ceux qui t’ont fait perdre pied. Pour que les administrations scolaires s’évertuent à la vigilance, à l’écoute et à la bienveillance à l’égard des enfants en souffrance. J’écris ce livre pour qu’on prenne au sérieux le phénomène du harcèlement scolaire. J’écris ce livre pour que plus jamais un enfant n’ait envie de pendre son téléphone, ni de suspendre à jamais sa vie.
N.  F."
 
Mon avis: J'ai voulu lire ce livre par "curiosité". Je voulais savoir ce qui y était écrit. Et ce qu'il s'était passé...

Ce livre est le témoignage d'une mère qui a découvert sa fille pendue à son lit, parce que cette dernière était victime d'harcèlement au collège et qu'elle n'a pas su le voir.
Difficile de juger et de prendre parti mais ce livre est très dur. Et même si je ne suis pas mère, on imagine.

Nora Fraisse, la mère de Marion nous raconte le drame, l'enquête et la découverte au fur et à mesure de cette vie terrible et cachée que sa fille menait. Puis elle raconte l'après, la tentative de reconstruction. Comment peut-on survivre à ça ?

On lit toute la détresse d'une mère qui culpabilise de n'avoir pas vu le calvaire de sa fille. Forcément, elle passe par toutes les émotions, elle ne sait plus qui croire. Elle a la haine. Surtout envers ceux qui savaient et auraient dû agir avant. Elle nous raconte ce qu'elle a du surmonter en plus de la perte de son enfant. L'indifférence, les mensonges, les rumeurs, les calomnies, le regard des autres, les portes qui se ferment... 
Elle dénonce l'Education Nationale et ses protagonistes. Ceux qui sont censés protéger. Ceux qui sont censés sanctionner. Ceux qui n'ont rien fait pour l'aider.

Les premières pages m'ont transpercé le coeur. Et elle écrit avec force et courage. Oui, elle a laissé sa fille de 13 ans seule quelques heures parce qu'elle était malade. Oui, elle a laissé ses enfants seuls dans la voiture le moteur en marche quelques minutes. Non, elle n'a rien vu.
Mais qui sont les vrais coupables ?

Je n'ai pas vu le téléfilm qui a été diffusé sur France 3 et je le regrette. J'espère vraiment avoir l'occasion un jour de pouvoir le voir.
Pour que plus aucun enfant ni parent n'ait à subir ça.
 
Prochaine lectureLe palais de glace, Tarjei Vesaas

Mardi 17 avril 2018 [12:21]

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Titre
: J'ai douze ans... et je vis enfermé dans la soupente
Auteur: Inès de Kertanguy
Genre: Drame / Témoignage








Quatrième de couverture
: Comment survivre lorsqu'on est enfermé à double tour par sa propre mère et son beau-père dans une soupente ?
 
Mon avis: J'avais abandonné l'idée de lire ce livre parce qu'il n'était plus édité et je l'ai trouvé par hasard en numérique...

Ce livre, c'est l'histoire d'un petit garçon de 12 ans, racontée par lui même. Rejeté par sa mère depuis sa naissance, l'arrivée de son beau-père va être pour lui le début de l'enfermement. Coups, privation, abandon, ... tel va devenir son quotidien. Il ne peut compter que sur lui même pour survivre face à des adultes tortionnaires et sans coeur.

Il vit dans un monde qu'il se construit lui même. Avec ce qu'il a sous la main. On ne peut être que touché par les paroles de ce gamin naïf et qui malgré tout garde l'espoir et l'amour de la vie. Il sait se contenter de peu. 
Pour son âge il analyse bien les choses, peut être un peu trop parfois ?
J'ai eu énormément d'empathie pour ce gosse sensible. J'ai eu envie de le rassurer, le prendre dans mes bras. Personne ne devrait vivre ça. Personne.
On sent toute sa culpabilité d'exister et c'est ça le plus terrible. 
 
"Je pense que ma mère est mon enfer et que moi, je suis l’enfer de ma mère."
 
Prochaine lecture: Célibataire longue durée, Véronique Poulain

Lundi 26 mars 2018 [23:20]

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Titre
: Entre Ciel et Lou
Auteur: Lorraine Fouchet
Genre: Drame









Quatrième de couverture: Bretagne. Jo prévoit de profiter d’une joyeuse retraite sur l’île de Groix. Mais la deuxième vie qu’il imaginait au côté de sa bien-aimée, il devra l’inventer seul. Son épouse est partie avant lui, en lui lançant un ultime défi : celui d’insuffler le bonheur dans le cœur de leurs enfants. Il n’a d’autre choix que d’honorer Lou, sa mémoire et ses vœux. Entre un fils sur la défensive et une fille cabossée par l’amour, la mission s’avère difficile mais réserve son lot d’heureuses surprises – car il n’est jamais trop tard pour renouer. En famille, on rit, on pleure, on s’engueule et, surtout, on s’aime !
 
Mon avis: Je suis entrée dans ce livre à pas lents, comme on entre dans une histoire cassée, à réparer...

Lou vient de mourir. Alors que Jo, son mari, rêvait d'une retraire paisible avec l'amour de sa vie, Lou lui a laissé une ultime mission: Renouer avec ses enfants et les rendre heureux. 

C'est le genre d'histoire où on entre en frappant à la porte, parce qu'on sent la brisure, la cassure, au coeur de cette famille déchirée. Lou veillait sur tout, elle protégeait ses petits comme une mère poule. Elle laisse ensuite le soin à son mari, ce père effacé, d'aider leurs enfants, pour le meilleur et pour le pire.
On sent toutes les blessures, les rancoeurs et les tensions au sein de cette famille déchirée. Jo, aussi maladroit que plein de bonne volonté va s'atteler à la tâche. Et lui aussi va se sentir grandir.

J'ai trouvé cette histoire touchante et ses personnages tout autant. Les liens qui les unit ne sont pas innés ni évidents. Parce qu'on ne choisit pas sa famille, les tourments les poussent à des sentiments mauvais, erronés. Mais c'est sans compter sur la finesse de Jo. Sans jamais oublier Lou, ils s'adressent à elle comme un soutien, pour la mémoire de cette femme qu'on croit au grand coeur.
J'ai particulièrement apprécié Pomme qui a la vie dure malgré sa gentillesse et sa générosité.

Une histoire de famille tout en émotions qui tend vers la réparation et le pardon. Où chacun fait son mea culpa pour apaiser les coeurs...
 
Prochaine lectureNe pars pas sans moi, Gilly Macmillan
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