"La lecture est une amitié" - Marcel Proust

Mercredi 16 avril 2014 [21:41]

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Titre
: Il y avait un monstre en moi
Auteur: Frédéric Matwies
Genre : Témoignage









Quatrième de couverture: Pourquoi donner la parole à un mari violent ? Quel crédit apporter à ses mots ? Et comment cet homme peut-il avoir l'indécence de retracer les dix années de sa vie au cours desquelles il a frappé, humilié la femme qu'il disait aimer ?
Frédéric Matwies s'est posé mille fois ces questions, jusqu'au jour où Sabrina, celle qu'il a tant martyrisée, lui a donné son accord pour qu'il témoigne de ce qu'ils appellent leur "cauchemar". Il revient sur les coups donnés, la honte, les promesses non tenues, "le monstre" qui était en lui. Il raconte le geste qui l'enverra devant un tribunal, mais aussi son enfance, les services sociaux, puis sa rédemption grâce à une thérapie.
Il est aujourd'hui un autre homme. Et la justice, fait exceptionnel, lui en a donné la plus belle preuve en lui accordant la garde de leurs deux filles.

Mon avis: Je savais que cette lecture serait pour moi difficile, mais il le fallait.

Frédéric Matwies est le premier homme à raconter son histoire. Celle qu'il a vécu avec Sabrina et ses deux filles. Il est difficile d'émettre un jugement sur ce genre de récit alors je me contenterai de vous raconter ce qu'il y livre et ce que j'ai ressenti.

D'abord ça n'est pas spécialement "construit". Il aborde les différents sujets lorsqu'il trouve des liens. Il parle de son enfance, de la découverte de son agressivité latente, tapie au fond de lui "depuis toujours" dit-il. De sa rencontre avec Sabrina, de l'installation de cette violence au sein de leur couple. Il écrit ce qu'il ressent, ses émotions, ses sentiments. Sa culpabilité. Et il l'écrit avec sincérité, sans censure. Peu importe ce que les gens peuvent penser de lui. C'est son vécu, son histoire. A nous d'être capable de recevoir ça. Bien sûr qu'il essaie de se justifier de tout cela. Malgré tout ça, il a réussi à me toucher. Parce que ça n'est pas rien d'avouer quel genre "d'ordure" on peut être auprès de la femme qu'on est censé aimer.
Il le répète plusieurs fois dans le récit et on sent à quel point cela lui tient à coeur, mais s'il n'a jamais failli pour quelque chose, c'est bien dans son rôle de père. Il a protégé ses deux filles coûte que coûte, il s'est battu pour elles.

Je suis passée par plusieurs émotions pendant ma lecture. D'abord la colère, parce qu'il essaie de se justifier alors que c'est juste lui, le malade dans l'histoire. Il en a conscience, il le dit et se fera soigner mais il ose penser que c'est à cause de sa femme si le "monstre" en lui s'est réveillé.
Ensuite parce qu'il dit qu'il ne se sent absolument pas responsable de la descente aux enfers de sa femme. Certes, il a fait un travail sur lui même, certes il est toujours auprès d'elle pour la soutenir, certes, il la présente comme déjà "prédisposée" mais quand on se fait humilier de la sorte, quand on se voit retirer la garde de ses enfants donc remit en cause dans sa capacité à assumer son rôle de mère, il y a de quoi perdre le droit chemin et finir dans un foyer, non ?
J'ai ressenti également de l'empathie pour ce couple. Parce que tu les sens patauger. Tu sens la détresse de Sabrina et même celle de Frédéric... Tu sens qu'ils veulent s'en sortir coûte que coûte et épargner leurs deux petites filles.
Mais il m'a quand même touchée parce que oui, il a eu la capacité de se remettre en cause et de se faire soigner. Et surtout de témoigner pour montrer que la violence conjugale, quand elle s'est installée, elle ne partira plus jamais...

Merci aux éditions J'ai Lu !
 
Prochaine lectureLe plus petit baiser jamais recensé, Mathias Malzieu
Par Lavinia le Jeudi 17 avril 2014 [3:00]
Le genre de lecture juste impossible pour moi!
 

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