"La lecture est une amitié" - Marcel Proust

Mercredi 26 novembre 2014 [20:41]

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Titre
: L'oiseleur
Auteur: Max Bentow
Genre : Policier






Quatrième de couverture: Seul point commun de ses victimes : une abondante chevelure blonde qui semble rappeler les plumes d’oiseaux dont il couvre leur corps… 
 
L’inspecteur Nils Trojan traverse une phase difficile. Divorcé, père d’une fille unique, il consulte en secret une fois par semaine la psychologue Jana Michels car il souffre de crises d’angoisse. En tant qu’inspecteur de la brigade criminelle, il ne peut se permettre de montrer le moindre signe de faiblesse. 
Un jour, dans un quartier populaire de Berlin, il trouve le corps d’une jeune femme, violemment assassinée. Elle a le crâne rasé, recouvert de plumes, et un oiseau mort a été placé à l’intérieur de la plaie mortelle. Avant que Trojan n’ait le temps de comprendre ce qui s’est passé, l’Oiseleur frappe à nouveau, laissant la même signature macabre. L’inspecteur comprend très vite que l’Oiseleur est attiré par les femmes jeunes, blondes, à l’épaisse et ondoyante chevelure… Exactement le portrait de Jana. Dès lors, un duel à mort s’engage entre Nils Trojan et le dangereux psychopathe.
 
Mon avis: Nils Trojan se retrouve plongé au coeur d'une série de meurtres pour le moins... dérangeant. Ce sont toutes des femmes blondes retrouvées avec un oiseau mort à leurs côtés. Cet inspecteur est débordé et entre sa vie pro et perso, il trouve le temps de consulter une psychologue... qui a le profil parfait de la victime idéale pour notre tueur en série.

Je suis tout de suite rentrée dans l'histoire. D'abord on découvre la personnalité de Nils, inspecteur et père qui consulte en cachette une psychologue. Mais très vite l'oiseleur frappe et on entre alors dans une ambiance particulièrement glauque... 
C'est vrai que de tout temps, les oiseaux n'ont jamais inspiré la confiance. Le bec, les griffes, les plumes... La première chose à laquelle j'ai pensé ce sont Les oiseaux d'Alfred Hitchock. Même si ça n'a rien à voir, le décor n'a pas pu m'en empêcher. 
Les crimes s'enchaînent, on veut savoir. D'ailleurs on cherche l'oiseau, signe qu'il va encore frapper. Il est amené à chaque fois de manière différente et ça a vraiment attisé ma soif d'avancer. On ne sait pas où ni comment il va encore frapper, l'auteur nous fait largement mariner.

Je me suis attachée à Lene, un personnage qu'on ne voit pas beaucoup finalement mais qui a réussi à me toucher. Je vous laisse la découvrir. Mais quand je m'attache à un des personnages, c'est un bon signe.

Les cents dernières pages, on est emporté malgré nous dans une course folle, une course contre la montre. Le tueur est là, pas loin et il faut faire vite ! Ayant lu le livre en une journée, j'étais hors d'haleine. J'avais besoin de savoir qui il était. Les chapitres de petite taille donnent forcément au récit un rythme assez soutenu.

J'ai frôlé le coup de coeur. Frôlé parce que quand même, j'aurais aimé un portrait plus approfondi de notre cher Oiseleur... Mais ça ne m'a pas empêché d'être conquise par ce policier vraiment alléchant qui m'a fait passer un excellent moment de lecture.

Un dernier petit point avant de partir, la couverture est juste magnifique. Le gris du fond est en fait argenté et ça rend super bien.

Merci aux éditions Denoël !
 
Prochaine lectureLe party D'Emilie, Nadia Lakhdari King

Mardi 25 novembre 2014 [17:29]

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Titre
: Lettres mortes
Auteur: Robert Allison
Genre : Historique







Quatrième de couverture: 1942, au beau milieu du désert libyen. Un jeune soldat anglais reprend connaissance, sa moto totalement détruite à quelques mètres de lui. Il a sauté sur une mine et est grièvement blessé. Une musette pleine de lettres gît à ses côtés. Il ne se souvient de rien, ni de qui il est, ni pourquoi il se retrouve dans cet endroit. À la surprise de tous, il se remet peu à peu de ses blessures et occupe sa convalescence à lire les missives. L’une d’entre elles le touche particulièrement : celle qu’un lieutenant, Tuck, a écrite à la femme aimée. Le jour où une tribu de Bédouins attaque le campement, le jeune amnésique saisit l’occasion de changer d’identité et d'endosser celle de Tuck. Il va s’inventer une vie rêvée.
 
Mon avis: "Le motocycle" se réveille au beau milieu de nulle part. A côté de lui, un "sac postal" qui va lui servir un temps d'oreiller. Puis il finit par lire les lettres. Une lettre le touche et au milieu de toutes les autres, il reconstitue une correspondance. Mais ne croyez pas que tout ceci se fait au coin du feu. Parce que dehors, la guerre fait rage et il faut fuir. Il faut se soigner aussi mais pas question de rester alité trop longtemps.

Il m'a manqué pas mal de choses dans ce récit. D'abord je ne m'attendais pas à ça. Je pensais que ce jeune soldat partirait sur les pas de ce Tuck dont on ne sait finalement pas grand chose. Je pensais lire les lettres avec lui. Je m'attendais à plus de sensibilité mais malheureusement, je n'ai pas été touchée. Le récit a pris une forme à laquelle je ne m'attendais pas.

Finalement, on le suit lui et ses "camarades" de fortune à travers le Sahara, qui ne manque pas de couper le souffle, soit dit en passant. Mais ces lettres et ce qu'elles inscrivent ne sont pas suffisamment présentes. En fait ce soldat, d'après ce qu'il reconstitue tel un puzzle de la correspondance entre Tuck et sa femme, va se construire une vie, espérer mais... ça en reste là. Je n'ai pas eu l'impression qu'il se battait plus que ça. Tout ça reste hypothétique.
J'ai regretté aussi que la guerre ne soit pas mieux retranscrite.

Ce qui m'a le plus marquée au final, ce sont les rapports et relations avec ses compagnons. C'était un peu leur mini-guerre au sein de leur clan. Ca ne manque pas de trahisons, de tirages dans les pattes et autres. Mais ce sont aussi de belles amitiés qui se tissent même si tout a une fin..

Merci aux éditions Denoël pour cette découverte.
 
Prochaine lectureL'oiseleur, Max Bentow

Lundi 24 novembre 2014 [21:06]

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Titre
: Piégé
Auteur: Lisa Moore
Genre : Aventure 










Quatrième de couverture: Juin 1978. David Slaney s’échappe de prison. En cavale, il n’a qu’un but : retrouver Brian Hearn, son ancien complice, pour monter la plus grande opération de contrebande de cannabis jamais vue au Canada. Monter une telle opération, cela veut dire traverser le pays en stop, s’embarquer sur un voilier et mettre le cap vers la Colombie. Cela veut dire l’horizon infini, les femmes, la liberté. Tout ce qui manque si cruellement à un homme enfermé entre les quatre murs d’une cellule. D’abord étonné de la facilité avec laquelle les astres semblent favoriser son entreprise, Slaney se demande peu à peu à qui il doit cette chance qui lui sourit avec autant d’insistance.
 
Mon avis: D'abord, j'ai beaucoup aimé la couverture. Ce faucon haut perché qui semble regarder l'horizon m'a énormément plu.

L'histoire débute sur l'évasion de Slaney. C'est très rapide parce que ça n'est pas ça qui compte. Nous, on veut de l'aventure ! Et quelle aventure ! Seule ou accompagné, sur terre ou sur mer, Slaney est toujours en mouvement.
La description des actions, des paysages donne une ambiance juste excellente. J'ai vécu le truc avec le personnage. Moi aussi, je me suis évadée, le temps de la lecture..

Slaney court après la liberté mais aussi après une identification de soi. Qui est-il ? Où va-t-il ? Et pourquoi court-il si vite ? Je pense que la forme de l'histoire donne juste un fil conducteur à ce personnage qui est en quête de son identité et qui pour ça a déjà amorcé sa maturité.
Dans le fond, on suit un personnage plein de maladresse, naïf et qui finit par nous séduire.
Sur la forme, on voyage, on fait des rencontres, on monte une opération de cannabis et on se demande pourquoi tout ça est si facile. J'ai beaucoup aimé l'histoire sur sa forme. Parce qu'il y a des clins d'oeil, l'auteur ne se perd pas. J'ai trouvé ce récit vraiment très complet et très bien travaillé.

Les dialogues ne sont pas formalisés. Ils apparaissent comme un fil conducteur, suite logique de ce que l'auteur travaille dans cette élévation des personnages tout au long du récit. Ca m'a tout d'abord troublée et puis je m'y suis faites.

Quel voyage ! Slaney nous entraîne avec lui dans les tourbillons d'une aventure incroyable. Un très beau roman autant sur la forme que sur le fond.
Merci aux éditions Denoël !
 
Prochaine lectureLettres mortes, Robert Allison

Dimanche 16 novembre 2014 [21:07]

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Titre
: S'occuper en t'attendant
Auteur: Marion Favry
Genre : Erotisme







Quatrième de couverture: Pour oublier son amant, homme marié, mais lâche –pour «s’occuper en attendant»–, Marion Favry explore un registre infini de plaisirs charnels en compagnie d’hommes de substitution. Aucune pratique n’échappe à sa soif d’abandon: boîtes, saunas, clubs, couples échangistes, toujours avec ce regard scrutateur d’une narratrice qui observe les réactions de ses compagnons de chair et tente d’analyser les siennes, nullement dupe du fait que peut-être tout ceci est vain. 
 
Mon avis: Nous rencontrons une femme, en colère et frustrée que son amant ait préféré retourner avec sa femme. Ecrit à la première personne, sous la forme d'un journal intime, elle nous raconte tout ce qu'elle fait en l'attendant...

Les pratiques sexuelles sont peu variées. Disons que j'ai connu mieux de ce côté là de la part de La Musardine. Les lieux changent, le regard aussi mais les scènes tournent vite en rond. Du coup, nous aussi on est frustré. J'attendais un peu plus de croustillant. Il y a tellement à faire pourtant ! 
Surtout qu'elle a l'air assez libre et délurée. C'est dommage de l'avoir restreint à si peu de choses, je m'attendais à plus de folies.
Les scènes n'en restent pas moins bien détaillées, on se fait facilement une idée de ce qui se passe sous nos yeux.

Au milieu de tout, elle "écrit" à son amant. Elle lui parle, se parle aussi. Surement pour expulser toute cette colère qu'elle a en elle. Elle espère qu'il reviendra. Elle lui explique qu'elle s'amuse en l'attendant. Bien sûr, ce sont des écritures pour elle même. Elle n'a aucune intention qu'il reçoive tout ça.
Ca manque d'intensité aussi, de sentiments. Je n'ai rien ressenti en lisant ces passages. De la compassion, de la colère, de l'incompréhension, rien...
J'ai l'impression que c'est un peu bâclé tout ça..

Il n'en reste pas moins un bon livre, qui a réussi quand même à m'émoustiller mais... j'ai connu mieux. (Mais c'est que je deviens exigeante avec ça !)
Merci aux éditions La Musardine !
 
Prochaine lectureL'éducation d'une demi-vierge, Anonyme

Jeudi 13 novembre 2014 [20:23]

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Titre
: Noces de cire
Auteur: Rupert Thomson
Genre : Historique







Quatrième de couverture: Florence, 1691. Zummo est un sculpteur de génie qui crée des statues de cire si délicates qu’elles semblent avoir pris vie. Il a fui sa Sicile natale pour trouver refuge dans une ville vérolée par la corruption, aveuglée par l’austérité, où les citoyens les plus riches assouvissent leurs désirs les plus pervers. Convoqué par le grand-duc qui lui a commandé une Vénus de cire grandeur nature, Zummo parcourt les ruelles labyrinthiques à la recherche d’une femme suffisamment parfaite pour servir de modèle. Mais la Toscane regorge de secrets et de dangers. La torture et les exécutions vont bon train, et, lorsqu’on trouve le cadavre d’une jeune femme sur les bords de l’Arno, le sculpteur commence à croire que le vice prend sa source à la cour des Médicis. Tout en poursuivant sa création, essayant d’insuffler la vie à sa Vénus de cire, il se demande si cette femme parfaite va le mener à son salut ou à sa perte.
 
Mon avis: Ce livre est une parenthèse. C'est un discours dans un discours. Zummo raconte une histoire, son histoire à Marguerite Louise dont l'identité et son rôle nous seront dévoilés au cours du récit. 
Il y a donc trois parties inégales. L'introduction, qui pose le contexte et fait lien avec la deuxième grande partie qui est en fait le corps du récit et la troisième partie qui vient conclure, quelques années après..
La première et troisième partie ne durent pas plus de quelques pages.

Ce sont les statues de cire et l'image inquiétante qu'elles peuvent renvoyer qui m'a intriguée. Et l'autour avec ce mystère un peu glauque mais aussi le cadre qui est posé. Un petit peu d'Histoire et le tour est joué. J'ai plus pensé à un polar dans un contexte historique.

Mais voilà, ce n'est pas sans mal que je me suis appropriée ma lecture. La plume est lourde, pas toujours compréhensible et l'auteur nous perd un peu. J'ai eu du mal à le suivre, à entrer dans son univers et voir jusqu'où il voulait en venir. Le fait qu'il n'y ait pas de chapitre n'a pas dû beaucoup m'aider non plus. 
L'auteur aborde plusieurs thèmes, du coup j'ai eu l'impression de partir dans tous les sens et perdre le fil. Il y a du mystère, de la romance, de l'Histoire. Le point de vue reste celui de Zummo mais on se perd un peu. 
Cependant, tout ceci reste intéressant. On apprend tout un tas de choses notamment sur cette Florence perverse et violente du XVIIe siècle. L'Histoire est bien dosée, une petite touche de romance comme je les aime avec un contexte pour le moins particulier car Zummo n'est pas n'importe qui, il sculpte la cire et c'est le grand-duc en personne qui lui passe commande.. 
J'ai apprécié de le suivre dans ses rencontres, ses échanges et  ses questionnements mais dommage que le style de l'auteur ne m'ait pas été plus accessible. Je regrette aussi que le métier de sculpteur soit resté dans l'ombre.
C'est seulement à la moitié du livre que j'ai pu commencer à me sentir à l'aise dans ma lecture. Un avis en demi-teinte, donc.

Je recommanderais le livre à tous les fervents de l'époque.
Merci aux éditions Denoël pour cette découverte.
 
Prochaine lectureS'occuper en t'attendant, Marion Favry
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